Nouvelles missions : « on ne peut plus ignorer cette évolution majeure »
Avec l’évolution du rôle du pharmacien, de nouvelles missions se sont imposées dans les officines : vaccination, TROD, entretiens pharmaceutiques, bilans de prévention… Ces services proposés et pour la plupart bien identifiés par les patients, renforcent la position centrale de l’équipe officinale dans l’accompagnement des patients et de leur santé.
Notre formatrice, Mathilde Lefèvre, docteure en pharmacie, a choisi de s’investir dans les nouvelles missions au sein de son officine. Et pour partager son expérience, elle a conçu avec Julien Quin, pharmacien et formateur, la formation « Nouvelles missions en pratique à l’officine ». Découvrez pourquoi les nouvelles missions sont incontournables pour l’officine de demain.
Pourquoi est-il important pour un pharmacien de s’impliquer dans les nouvelles missions ?
Mathilde Lefèvre – « L’administration ou la prescription de vaccins, tout comme la pratique des TROD angine et cystite, ou encore les entretiens pour les femmes enceintes et les bilans de prévention font désormais partie intégrante de la vie officinale.
Ces nouvelles missions étant pour la plupart portées à la connaissance du grand public par les médias, la presse ou même ordonnées par d’autres professionnels de santé, il est indispensable pour les pharmaciens de les maîtriser afin de pouvoir y répondre favorablement et en toute sérénité.
Un pharmacien en 2025 ne peut plus ignorer cette évolution majeure de son métier, qui plus est lorsque celle-ci représente un nouvel axe de rémunération pour son entreprise ».
Comment ces nouvelles missions peuvent-elles renforcer l’attractivité et la rentabilité de l’officine ?
Mathilde Lefèvre – « Grâce à ces nouvelles missions, les officines sont actuellement des lieux incontournables de prévention et de soins. Aujourd’hui un patient est parfaitement conscient qu’il peut non seulement venir chercher des médicaments et des conseils dans une officine, mais qu’il peut aussi s’y faire vacciner, tester, accompagner.
Dans un contexte de désertification médicale grandissant, la pratique de ces actes de prévention répond à des besoins de santé, prévient des consultations médicales inutiles et permet un accès aux soins plus fluide.
Par ailleurs, ces actes étant réglementés et rémunérés, il devient beaucoup plus facile qu’il n’y paraît de les mettre en place et de développer ainsi l’attractivité de son officine. Ces nouveaux axes de rémunération, souvent jugés insuffisants, le sont essentiellement par méconnaissance du sujet. Par exemple, la bonne conduite d’un entretien femme enceinte peut être menée au comptoir, ne prendra qu’une dizaine de minutes, valorisera le pharmacien qui le proposera auprès de la future-maman et sera rémunéré à l’acte, sans attendre l’année N+1.
Notre formation a pour vocation de dédramatiser la mise en place des nouvelles missions et de permettre à ceux qui hésitent de se lancer en toute confiance.
Avez-vous quelques conseils pour organiser efficacement ces nouvelles missions ?
Mathilde Lefèvre – « Se former et former son équipe reste un point fondamental, tout comme connaître les points d’entrée qui permettront de proposer ces nouvelles missions de façon pertinente comme les âges clés (25, 45, 65 ans…), les situations clés (personnes âgées polymédiquées, grossesse…) et les traitements clés (asthme, anticancéreux oraux…). Et pourquoi ne pas prévoir une demi-journée par semaine pour caler ses rendez-vous patients avec le ou les pharmaciens formés de l’équipe ? Plusieurs pistes et idées en termes d’organisation seront suggérées à l’occasion de cette formation. »
Quel rôle toute l’équipe peut jouer pour réussir la mise en place de ces nouvelles missions ?
Mathilde Lefèvre – « Le succès de ce nouveau mode de fonctionnement au sein des officines passe par la mobilisation de toute l’équipe. Il est important que l’ensemble du personnel officinal, même s’il ne pratique pas lui-même les actes, soit clairement informé et capable de les proposer ou d’orienter convenablement un patient demandeur. Il est toujours valorisant pour un professionnel, qu’il soit pharmacien ou préparateur, salarié ou titulaire, d’avoir été LA personne qui a permis à un patient, grâce au dialogue et à la proposition d’un accompagnement, de mieux comprendre son traitement pour l’asthme par exemple, ou encore de faire son rappel de dTcaP au bon moment. »
C’est toujours valorisant pour un professionnel, qu’il soit pharmacien ou préparateur, salarié ou titulaire, d’avoir été LA personne qui a permis à un patient, grâce au dialogue et à la proposition d’un accompagnement, de mieux comprendre son traitement
Pourquoi la formation est essentielle ?
Mathilde Lefèvre – « Cette formation est essentielle car elle donne une vision globale de toutes les possibilités de développement des nouvelles missions à l’officine. Animée par des pharmaciens d’officine, eux-mêmes confrontés quotidiennement au sujet, elle permettra à chaque participant d’y trouver les bonnes informations et la motivation qui lui permettront de transformer l’essai ! »
Conclusion
S’investir dans les nouvelles missions, c’est donc s’assurer un rôle central dans le parcours de soins des patients et renforcer la position de l’officine d’acteur clé de la santé. La formation fait partie des moyens pour mettre en place efficacement ces services. En s’adaptant à ces évolutions, les pharmaciens ne se contentent pas d’élargir leur champ d’action : ils participent à construire la pharmacie de demain.